Le DPE (Diagnostic de Performance Energetique) ,
a-t-il un impact sur les prix?
Est il vraiment fiable quand on perle d’électricité?
Selon une enquête réalisée par l'association Dinamic (créée
par le Conseil national du Notariat), le Diagnostic de Performance Energétique
(DPE) aurait un impact sur le prix de maisons individuelles…
Le DPE est obligatoire pour tout compromis depuis le 1er
novembre 2006. L'association Dinamic vient de réaliser une étude sur la
"valeur verte" des logements français. "Les prix de vente, en
2010-2011, ont explosé à Paris et dans les centres des grandes villes",
faisant passer l'isolation au second plan lors d'une transaction. Une flambée
qui a pour conséquence de rendre l'étude peu significative pour les
appartements, dont l'état est souvent "variable". En revanche, les
résultats seraient plus parlants concernant les maisons individuelles.
Les étiquettes "A-B" apportent de la valeur, les "G" en enlèvent
Dans les huit zones climatiques françaises, les étiquettes
énergie des logements, classées de "A" à "G", présentent
une répartition assez homogène : les maisons les plus économes, notées
"A" ou "B", ne représentent qu'une infime portion du parc,
oscillant entre 1 % et 3 %. Celles classées "D", la note moyenne du
classement, seraient les plus nombreuses, avec une proportion allant de 31 à 45
% des cas. Enfin, les maisons les plus énergivores, présentant des étiquettes
"F" ou "G" représentent tout de même plus de 19 % du parc
total étudié. En croisant ces données avec les prix communiqués par les
notaires, l'étude met en avant une réelle corrélation. "Des écarts
extrêmement importants ont été constatés, pouvant approcher les 30 % dans un
sens (moins-value) ou dans l'autre (plus-value)".
Une étiquette "A" ou "B" conférerait
ainsi une valeur supérieure de 25 % à une maison par rapport à un bien
comparable classé "D". Cette plus-value serait de 13 % environ pour
une étiquette énergétique "C". A l'inverse, un bien immobilier classé
"F" serait pénalisé et se négocierait à un prix inférieur de 14 % à
une maison "D". Enfin, les logements "G" verraient leur
valeur dégradée de près de 20 % en moyenne . "Ce sont des premiers
résultats relativement fragiles, même s'ils vont tous dans le même sens",
relativise le directeur scientifique de Dinamic.
L'électricité pénalisée ?
En tout état de cause, Jean Bergougnoux, le président de
l'association Equilibre des Energies, déclare : "Un mauvais classement de
DPE a un impact défavorable sur un bien au moment de sa cession".
Toutefois, l'ancien directeur général d'EDF souligne également que
"l'électricité se trouve systématiquement déclassée d'un niveau par
rapport à ses concurrents. Les logements tout électrique sont donc défavorisés
même s'ils répondent aux normes et sont de qualité". "Un scandale se
prépare si l'on s'aperçoit que les logements tout électrique, construits selon
les normes, sont bel et bien dépréciés !", explique-t-il, proposant que le
DPE soit modifié. Jean Bergougnoux met en avant l'intérêt des factures et
performances normatives, revues tous les 3 ou 5, afin de tenir compte des
conditions économiques du moment, c'est-à-dire des variations du prix de
l'énergie.
Quant aux dérives observées dans la rédaction aléatoire de
certains DPE, les acteurs du secteur estiment que les abus constatés au début,
engendrant des anomalies de classements, "étaient minoritaires et la
conséquence de négligences et de légèreté malheureuses". "Mais un
effort a été fait pour la professionnalisation des experts chargés de les
établir et aujourd'hui ces dérives ne sont plus de mise", rassure le
président d'Equilibre des énergies.
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